Compte-rendu de la réunion d’information à St-Prest

Aucune image

Notre réunion de vendredi 27 septembre 2013 a rencontré un franc succès avec près de 100 personnes. C’est le signe que ce dossier inquiète toujours et que les habitants restent vigilants.

Nous remercions les différents intervenants qui ont largement contribué au succès de cette manifestation et permis les échanges.assemblée

Après avoir remercié chaleureusement la nombreuse assistance (environ 100 personnes), François BREDON, a rappelé  que malheureusement, le combat n’était pas terminé face à la réaction des élus pro-autoroute,  suite à la décision du 1er Ministre de suivre les recommandations de la commission « MOBILITE 21 », à savoir de ne réaliser que l’aménagement du tronc commun RN 154/RN 12 Dreux Nonancourt avant 2030.

En effet, les élus euréliens se disent prêts à se substituer à l’Etat pour prendre en charge François Bredonla part de financement, ce qui revient à dire que les euréliens financeraient à eux seuls une infrastructure destinée essentiellement au trafic national et international ! Nous ne pouvons pas l’admettre.

Après avoir excusé Francis BESNARD, Maire de FRESNAY-L’EVEQUE, qui ne pouvait pas être présent, retenu par des obligations municipales, et qui  nous assure de son entier soutien ainsi que de celui de son Conseil Municipal,  François BREDON donne la parole à Jean-Claude LAGRON, Président de l’association « A10 gratuite » qui, depuis plus de 12 ans se bat pour la défense des usagers et des riverains des tronçons franciliens des autoroutes A10-A11 et agit pour leur gratuité. (Vous pouvez suivre leur action sur leur site a10gratuite.free.fr).

Après avoir exposé leur combat pour obtenir la gratuité sur la tranche francilienne de l’A 10 et de l’A 11, à l’instar des autres autoroutes, leur combat rejoint le nôtre pour ce qui concerne notamment :

  • Le péage qui coûte très cher aux usagers, essentiellement pour le trajet domicile/travail (1200€ /an/usager aux péages d’Ablis et d’Allainville)
  • Il coûte très cher également aux collectivités locales par les aménagements supplémentaires

    Jean-Claude LAGRON

  • Les effets d’évitement du péage sur la voirie locale autour des péages concernés. Une concession sur la RN 154 conduira à un report de trafic sur les voies annexes.
  • La gabegie des contrats de concession de la DSP (délégation de service public) à la DSA (délégation de service aux actionaires)
  • Les contrats de concession sont évolutifs
  • L’État homologue les tarifs en concertation avec la société concessionnaire
  • La démission des pouvoirs publics face aux besoins de transports ouvre des boulevards aux concessionnaires
  • Il n’y a pas d’appel d’offre, cela se passe de gré à gré
  • Le concessionnaire est toujours en situation de monopole et bénéficie d’une rente à vie : La société COFIROUTE a dégagé un résultat net de 24.1 % en 2010, soit 311.6 M€ entièrement reversés aux actionnaires
  • La facilité du court terme au détriment de l’intérêt général
  • Mobiliser des fonds privés qui exigeront de hauts taux de rentabilité sur le dos des usagers ou des entreprises publiques d’exploitation  (cf LGV Sud Europe Atlantique)
  • Des rapports incestueux se sont établis entre l’État et les concessionnaires
    • Un des principaux conseillers du précédent Président de la République est récemment devenu PDG de la SANEF
    • Le fils d’un ancien premier ministre est directeur général de COFIROUTE
    • Une tête de liste aux élections régionales franciliennes est administrateur de COFIROUTE
    • Il y a peu de temps, un Directeur général de la DIT faisait de la publicité pour une concessionnaire
    • L’ouverture des négociations sur notre dossier a été confiée … au Directeur adjoint de COFIROUTE !

Alors que la loi l’y oblige, l’Etat refuse de divulguer certaines informations relatives à l’exécution des contrats de concession

La devise des concessionnaires : la moindre modification du contrat initial se paiera au prix fort.

Connaître la structure de l’actionnariat privé des concessionnaires serait sans doute très intéressant…

Quand c’est l’environnement qui en fait les frais !

Dans le cadre du « paquet vert » ( !), avec l’aval de l’État, de ses services et des collectivités locales concernées, Cofiroute a réussi à faire déclasser une parcelle de la forêt domaniale de Dourdan afin d’élargir à nouveau la grande barrière de péage de Saint-Arnoult.

Autres pressions des concessionnaires sur les collectivités locales :

  • Freiner les aménagements des réseaux secondaires
  • Favoriser la pratique des abondements
  • Avec une autoroute concédée, le tracé et les accès échappent totalement aux collectivités locales concernées.

Jean-Claude LAGRON nous soutient dans notre action sachant que rien n’est gagné, rien n’est facile mais qu’il faut rester vigilants. IL expose par des exemples chiffrés la dérive des concessionnaires et du coût des péages sur le dos des usagers et des collectivités territoriales.

Les autoroutes concédées ne répondent pas à leur vocation de drainer le maximum de trafic sur leurs axes payants, les usagers préférant, pour des raisons économiques que nous pouvons tous comprendre, de circuler sur les voies périphériques qui ont l’avantage d’être gratuites. Le trafic reste donc très dense sur ces réseaux apportant de nombreuses nuisances aux riverains.

L’État est à l’écoute des concessionnaires, lorsque l’on sait que la majorité des dirigeants de ces entreprises sont des proches des responsables nationaux. Tout est mis en œuvre pour la rentabilité et le retour aux actionnaires. Pour preuve, les 311.6 M€ de bénéfices ont été intégralement reversés aux actionnaires en 2010. La privatisation des autoroutes en 2005, n’a fait qu’accentuer cette situation.

Leur combat est loin d’être terminé. Comme le nôtre, il s’inscrit dans la durée. A une exception près, les élus euréliens pro autoroutes sont d’ailleurs peu sensibles au racket subit par les euréliens pour se rendre vers les bassins d’emplois franciliens. 

EnMartine TROFLEAUsuite la parole est donnée à Martine TROFLEAU, Présidente de la FEEL (Fédération Environnement Eure-et-Loir). Cette fédération a vocation d’agir pour la protection de la nature, de l’environnement et de la biodiversité.

La loi de 1976 a élargi les contraintes en milieu humide, obligeant la compensation lorsqu’il est porté atteinte à la biodiversité, avec pour objectif d’atteindre la neutralité écologique des aménagements restructurant des zones, ce qui est quasiment impossible.

Une autoroute a toujours apporté des nuisances, malgré toutes les protections qui peuvent exister, à l’exception peut-être de l’ A 19, puisqu’il n’y a pas ou si peu de voitures !

Nous avons tous un droit à l’information  et nous nous devons de faire respecter cette loi pour mener au mieux notre combat qui hélas est loin d’être terminé.

Un rendez-vous est pris avec le nouveau Sous Préfet de DREUX pour faire le point.

 

Sandra RENDAPuis la parole est donnée à Sandra RENDA, Avocate, Conseillère Régionale et fervente opposante au projet de concession autoroutière.

Sandra RENDA nous met en garde sur le fait que, tant que la décision ministérielle ne sera pas abrogée, le risque de voir le projet se réaliser ou resurgir dans quelques années est toujours présent.

Il y a très peu d’exemples où une DUP (Déclaration d’Utilité Publique) pour des grands projets tels que les autoroutes a abouti à l’abandon du projet. Il faut justifier de l’intérêt du coût financier par rapport au trafic attendu et à l’impact sur l’environnement. Cette étude aurait dû être faite sur l’A 19, c’est la seule autoroute écologique puisqu’il n’y a pas ou très peu de voitures.

Les pro-autoroutes attendent que l’on baisse les bras, qu’il y ait démobilisation et asphyxie par les frais financiers qui pourraient rebuter certains. La contribution de tous est indispensable, par l’apport de vos connaissances, qu’elles soient techniques, juridiques, de terrain, pour contrer un projet totalement inutile.

Il faut demander l’amélioration de l’existant.  Nous devons rester optimistes, le combat sera long, mais seul le regroupement de nos forces nous permettra de gagner.

 

Christian GIGONLa parole est donnée à Christian GIGON, Maire de Champhol, Conseiller Général, sur le soi-disant consensus des Élus.

Nous agissons, en collaboration avec d’autres associations, depuis la relance de ce projet et avons assisté à toutes les réunions, distribué des tracts et mené des actions dans toutes les communes impactées. Certains élus qui ont distribué des tracts avec nous, sont maintenant en accord avec le projet.

Les pro-autoroute qui disent que le débat public  a été très consensuel ont dû se tromper de débat car nous ne les avons jamais vus. Un député n’est venu qu’une seule fois et n’est resté que quelques minutes.

Quant à dire qu’il y a consensus de tous les élus, la majorité des maires du tronçon sud, voire les conseils municipaux dans leur globalité, de même que les maires du tronçon nord qui ont vu leurs villages deviés, sont contre le projet de concession autoroutière qui ramenerait la circulation dans leurs villages.

De plus un Sénateur affirmait par ailleurs que le village d’Allonnes n’avait pas à craindre le retour de la circulation puisqu’une autre voie serait construite pour le passage de l’autoroute ! Ce qui n’a jamais été évoqué dans aucune des réunions de présentation du projet.

Il faut se rappeler du lever de bouclier des élus et populations de l’ouest de Chartres lorsqu’une proposition de tracé a été proposée sur leurs communes.

Nous devons continuer notre combat pour l’amélioration de l’existant notamment en faisant sauter tous les ronds-points qui sont un frein au bon écoulement du trafic.

Je voudrais vous faire part, malgré tout, d’une note d’optimisme, le Conseil des Ministres du mercredi 25 septembre a réaffirmé toutes les décisions prises de suivre les recommandations du rapport de la commission « Mobilité 21 », notamment en améliorant l’existant.

Lundi 21 au soir, lors d’une réunion en Préfecture, j’ai eu l’occasion d’échanger avec le sous Préfet de DREUX, avec qui j’ai eu une très bonne écoute.  Par ailleurs, des crédits vont être débloqués pour l’amélioration de la circulation à la sortie VERNOUILLET qui devrait améliorer le trafic dans ce secteur.

La DREAL ne travaille plus actuellement sur le dossier.

Autre espoir, les élus pro-autoroute qui devaient être reçus en septembre n’ont toujours pas été conviés.

C’’est pourquoi je vous confirme que nous devons continuer notre combat, vous devez vous investir, être dans les associations, rejoindre les élus et conseils municipaux toutes tendances confondues qui sont contre ce projet.

Du côté de GARNAY, cela bouge beaucoup également.

Quant à SAINT-REMY-SUR-AVRE, si la situation est celle qu’on observe aujourd’hui, il faut savoir que la responsabilité en revient au Maire qui dans les années 1980 a refusé le tracé sur le faisceau nord pour décharger la commune.

Nous avons affaire à  des élus irresponsables qui reprochent maintenant que les choses n’avancent pas.

 Quant au coût, prenons pour exemple le sortie prévue à ILLIERS-COMBRAY, Cofiroute modifie le projet pour des raisons techniques, ce qui implique que le Conseil Général sera tenu de verser une soulte importante (ce son t vos impôts).

 

Fondation Nicolas HulotAprès avoir remercié les différents intervenants et la qualité de leur intervention, nous faisons lecture du courrier de soutien, adressé par la Fondation de Nicolas HULOT.

Position de la « FNH » Fondation pour la Nature et l’Homme, en soutien de l’action conduite par l’Association Saint-Prest et Gasville/Oisème Environnement :

« Conformément aux recommandations de la Commission particulière du débat public, du rapport de la commission « Mobilité 21 », et à la décision du Premier Ministre Jean-Marc AYRAULT de réaliser en priorité l’aménagement du tronc commun RN 154 / RN 12 (Dreux / Nonancourt),  La Fondation pour la Nature et l’Homme soutient l’action de l’Association Saint-Prest et Gasville / Oisème Environnement contre le projet d’aménagement de la RN 154, de Nonancourt à Allaines, par mise en concession autoroutière

Alors que : la maîtrise et la réduction de l’artificialisation des sols, de la consommation d’espaces agricoles, naturels et ruraux est à nouveau à l’ordre du jour du projet de loi d’avenir de l’agriculture, que le rééquilibrage de la mobilité au profit du rail comme le report modal du transport de marchandises est évoqué par le Président de la République, dans son discours d’ouverture de la Conférence environnementale des 20 et 21 septembre derniers, la Fondation pour la Nature et l’Homme propose, s’agissant du projet d’aménagement de la RN 154, comme la majorité des associations et sans se substituer aux consciences locales, de se tourner vers l’aménagement de l’existant.

Dès à présent, il y a nécessité, au regard des comptes publics de la Nation, d’orienter les investissements d’avenir prioritairement vers la transition écologique et de conditionner les priorités à un devoir de cohérence entre l’action de l’Etat et des collectivités territoriales.

Il y a là aussi matière à réduire les prélèvements et à améliorer le pouvoir d’achat des français, en supprimant d’abord les subventions néfastes à la biodiversité et au climat. »

 

En remerciant les nombreux participants, et riches de toutes ces informations, la réunion s’est terminée à 23 heures 30 autour du pot de l’amitié permettant des échanges fructueux.