Courrier adressé au Ministre des transports Frédéric CUVILLIER

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A la veille de la remise du rapport de la commission « Mobilité 21 » par son président Philippe DURON au Ministre nous avons adressé un ultime courrier à Frédéric CUVILLIER, en espérant être entendus.

Le 15 juin, le Ministre devrait avoir connaissance de ce rapport sur le devenir des Grands Projets.

 

SAINT-PREST, le 10 juin 2013

Monsieur Frédéric CUVILLIER
Ministre délégué chargé des Transports,de la Mer et de la Pêche
Hôtel de Roquelaure
246, Boulevard Saint-Germain
75007 PARIS

RN 154 et RN 12
Projet d’accélération de l’aménagement à 2 x 2 voies par mis en
concession soumis à la commission « Mobilité 21 »

Monsieur le Ministre,

Depuis la relance du projet de fin d’aménagement de la RN 154 en 2 x 2 voies, en 2008 par le Sénateur Maire de Fontenay-sur-Eure,  nous avons suivi toutes les étapes de l’évolution de ce dossier.

Nous avons  attiré votre attention sur différents points qui nous ont interpellés :

1) Lors du Débat Public, environ 3 000 personnes ont assisté aux réunions et fait valoir leur avis et réticences sur ce projet, notamment sur les nombreuses nuisances qu’apporterait le tracé Est rapproché.
Il est à noter que les élus favorables à ce tracé et à la mise en concession autoroutière n’ont pas participé à ce débat – cela pouvait laisser entendre que la mise en concession était acquise !

2) Le Comité de suivi : nous avons dû demander expressément au Préfet de Région d’accepter notre Association au sein de ce Comité (notre association compte plus de 200 adhérents et sympathisants sur une zone protégée qui serait lourdement impactée)
En conclusion, après études, le Comité de Suivi a soumis à la concertation publique 3 tracés étudiés selon des grilles d’analyse qui n’ont pas toujours été respectées, de façon à répondre au souhait de certains élus favorables à ce projet (cf. la remarque de Francis BESNARD, Maire de FRESNAY-L’EVEQUE en pièce jointe).

3) La Concertation Publique : Il était évident que de proposer 2 autres tracés qui impacteraient d’autres communes que celles proposées à l’origine ferait se dresser les habitants les uns contre les autres et nous avons vu fleurir en l’espace que quelques jours de banderoles « NON A l’A 154 sur notre commune ».
Il est clair, que ce soit les habitants ou les élus, tous veulent bien d’une autoroute, mais surtout pas chez eux.

4) La Commission Mobilité 21 : Nous avons fait part de nos revendications à Monsieur Philippe DURON, dans notre courrier du 11 mars 2013 avec l’espoir que celles-ci puissent être prises en compte. Nous avons bien noté que cette commission ne recevrait personne et traiterait les dossiers en toute impartialité. Comment se fait-il alors que les parlementaires aient pu intervenir pour défendre le projet qui leur tient à cœur ? Bien sûr ce sont des élus, mais il ne leur a pas été donné « carte blanche » sur tous les dossiers, notamment sur ce dossier très sensible que nous lèguerons à nos enfants et qui touche, la santé, la protection de l’environnement et le patrimoine. Nous avons le sentiment amer d’être sacrifiés au profit d’intérêts financiers.

Aujourd’hui, après la déviation d’YMONVILLE, l’ouverture du barreau de PRUNAY-LEGILLON et d’ALLONNES, il ne reste plus que quelques 30 kilomètres à aménager en 2×2 voies au sud de CHARTRES.

Proposition que nous avons soumise au Débat Public sous forme de cahier d’acteur (dont
nous vous adressons à nouveau une copie ci-jointe),

  • Aménagement de l’existant dont l’emprise foncière est prévue sur une bonne partie de la rocade OUEST,
  • modification de certains ronds-points
  • création d’une nouvelle rocade à partir de la D9 jusqu’à la RN 10 qui desservirait la zone industrielle et le jardin d’Entreprises tout en préservant les habitations, l’environnement et les zones humides.

Cet aménagement, fluidifierait le trafic sur la rocade ouest, n’apporterait pas de nuisances supplémentaires dans ce secteur et éviterait de créer de nouvelles nuisances dans la vallée de l’Eure, zone classée ZNIEFF type II.

Sur le plateau Nord-est de CHARTRES, compte-tenu des nombreux projets de notre Député Maire de CHARTRES, il reste très peu de place pour une autoroute. Ci-joint, carte avec indication des points sensibles se trouvant sur le trajet proposé.

Nous avons le sentiment amer  de ne pas être entendus dans un contexte où une autoroute qui engagerait plus d’ 1,2 milliards d’Euros, même financés par le privé, sera de fait à la charge de l’Etat et de l’usager doublement taxé en tant qu’usager et contribuable et notamment pour des portions de route en 2 x 2 voies qui seront données au concessionnaire. Lors de la séance du 10 avril au Sénat, Monsieur Philippe DURON a bien fait remarquer qu’ « une autoroute coûtait à l’Etat et aux usagers ».

Les transporteurs routiers donneront des consignes pour éviter les péages, seul poste sur lequel il leur reste un moyen d’action pour limiter leurs charges.
L’Ecotaxe ne sera pas suffisamment incitative pour que les poids lourds prennent les autoroutes et reviendront sur les voies de substitution qui ne sont pas prévues pour supporter un tel trafic. La maintenance de ce réseau restera à la charge de la collectivité, soit encore du contribuable.

Qu’adviendra-t-il des autoroutes qui n’atteignent pas leur niveau de rentabilité (A 19, A 65, A 28…..) et d’autres probablement si les usagers désertent ces infrastructures ?

Aujourd’hui, alors que la commission « Mobilité 21 » ne doit rendre son rapport que le 15 juin, et aux dires de certains de nos élus, le projet de l’ A154 serait retenu !

Qu’en est-il ? Est-ce que toutes ces réunions et études n’auront été qu’un leurre vis-à-vis des Associations et Français qui osent encore croire à une démocratie participative ?

Pour preuve, le dernier sondage BVA réalisé par la Région Centre sur les grands projets :

39 % des personnes interrogées avaient connaissance de ce projet et seulement 12 % le trouvaient intéressant. Si nous pouvons nous fier aux statistiques, il est évident que ce projet est loin de faire l’unanimité et ne répond pas à une  urgence  qui justifierait une telle dépense.

Un rendez-vous d’urgence s’impose avant que nous décidions des actions à engager.

Nous sommes à votre disposition pour vous rencontrer à la date qui vous conviendra, et,
Dans l’attente de vous lire, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en notre profond respect.

Le Président,

François BREDON

PJ – 4
– Intervention de Francis BESNARD
– Notre cahier d’acteur
РPoints sensibles sur le trac̩ Est rapproch̩
РCarte simulant le passage propos̩