Lettre de François Bonneau…

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Lettre de François BONNEAU adressée au Ministre des transports.

La qualité de la copie étant très médiocre, nous avons retranscrit le contenu de la lettre.

 

Monsieur le Ministre,

Le rapport rendu ce jour par le Président de la commission Mobilité 21 au gouvernement tout comme les premiers éléments qui avaient fait l’objet dès ces derniers jours d’informations partielles est extrêmement mal ressenti par une majorité des élus et des habitants d’Eure-et-Loir s’agissant du coup d’arrêt mis au projet de mise en concession autoroutière de la RN 154.

En effet, le rapport semble effacer d’un revers de main la programmation urgente et la réalisation du barreau reliant la Normandie depuis Dreux et Nonancourt vers les autoroutes A10 et A19, portes d’accès à la façade atlantique et au couloir rhodanien.

Pourtant, cette liaison est aujourd’hui une nécessité absolue.

Comme vous le savez, l’Eure-et-Loir, département figurant parmi les plus dynamiques de la Région Centre ne dispose à ce stade d’aucune liaison routière sécurisée vers Orléans, la capitale régionale pas plus qu’elle ne dispose de liaison ferroviaire entre Chartres et Orléans.

Consciente de cette anomalie de l’histoire, la Région Centre a, dès 1998 pris toutes ses responsabilités en matière de développement ferroviaire en engageant de façon volontariste le chantier de réouverture de la ligne Chartres-Orléans. Les travaux du premier tronçon entre Chartres et Voves sont en cours pour cette phase que la Région Centre seule aura financée à plus de 90%. Parallèlement, les études préalables démarrent pour ce qui concerne le lancement du second tronçon depuis Voves jusqu’à Orléans.

Pour ce qui concerne la route nationale 154, la situation clairement inacceptable de cet axe accidentogène et très fréquenté chaque jour par des milliers de poids lourds impose à mon sens une urgence à agir qui est partagée par l’ensemble des élus, toute tendance politique confondue. Convaincu de cette urgence et face à l’impossibilité pour l’état d’engager la sécurisation et la mise à deux fois deux voies de la RN154 dans des délais acceptables, j’ai été conduit à prendre en compte le projet autoroutier qui constitue aujourd’hui l’unique réponse pouvant être apportée dans des délais raisonnables à une situation catastrophique. J’ai aussi plaidé pour des conditions d’accès à l’infrastructure facilitées et préférentielles pour les Euréliens. C’est enfin cette urgence à agir et ce refus du statut quo que j’ai régulièrement relayé auprès de vous comme de vos prédécesseurs tout au long de ces dernières années et de ces derniers mois.

S’agissant de cet axe routier stratégique en matière d’aménagement national et régional du territoire, les collectivités locales ont engagé un travail qui a débouché sur un projet de mise en concession autoroutière de la RN 154, projet qui, je le précise, appelle une part de fonds publics extrêmement limitée, puisqu’évaluée à environ 100 millions d’euros.

Ainsi, alors que la Région Centre s’attache à relier I’Eure-et-Loir à Orléans avec  une liaison ferroviaire de qualité, les autres collectivités locales travaillent à dégager les solutions financières pour permettre la réalisation d’un projet de liaison autoroutière permettant une réponse rapide à une urgence trop longtemps ignorée par les derniers gouvernements.

Aujourd’hui, la non-priorisation de l’A154 pourrait s’entendre si la puissance publique avait la capacité de moderniser la route nationale existante. Or nous savons que cela n’est pas possible dans un contexte économique dégradé et ne pas faire l’A154 revient à laisser à l’abandon tout un territoire puisque l’état ne sera pas en capacité d’engager une mise à 2×2 voies de l’axe historique.

Aussi, au regard de l’enjeu que constitue l’avenir de la RN154 pour tout le département de l’Eure-et-Loir et plus largement pour la Région Centre, je souhaite qu’il vous soit possible de m’accorder une audience de toute urgence. Ainsi que j’en ai fait part à votre Directeur de Cabinet ces dernières 48 heures, cette rencontre à laquelle j’associerai volontiers d’autres élus locaux de toutes tendances politiques m’apparaît incontournable.

Comme vous le savez, le Président de Région que je suis s’attache à relayer sans cesse la politique  gouvernementale auprès des élus locaux et des populations, en faisant preuve de pragmatisme et de réalisme au regard de la situation économique nationale et européenne et des capacités budgétaires de l’Etat.

En ce sens, je tiens à préciser que votre démarche de priorisation de l’ensemble des projets  qui avaient été listés par le précédent gouvernement sans aucune prise en compte des capacités financières de l’Etat m’apparaît juste et courageuse et je la défendrai pleinement.

Toutefois, vous comprendrez qu’il ne me sera pas possible d’accueillir favorablement l’ajournement sine die de l’avenir de la RN154 pour des raisons tenant à l’aménagement du territoire régional et national, au développement économique ou encore à la sécurité des populations.

Comptant sur votre compréhension et dans l’attente d’une audience la plus rapide possible, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de mes sentiments distingués.

 François Bonneau

 Part 1 - Lettre François Bonneau

Part 2 - Lettre François Bonneau

 

Vos avis et commentaires...

  1. Voici encore une chanson bien connue occultant une réalité pourtant visible par n’importe quel usager de la RN154!!

    entre Chartres et l’A10, on se trouve en plaine, AVEC UN TERRAIN DEJA ACQUIS PAR LA COMMUNAUTE EN UNE BANDE DE CHAQUE COTE!!!

    Il s’agit d’une configuration à contrainte tout à fait minimale pour élargir la chaussée à 2×2 voies, sur un terrain existant!
    Qu’on chiffre ce coût sur les 24 km restant à aménager entre Bonville et l’A10 p)our le comparer à la quote-part de la collectivité dans le projet COMPLET de concession!!

    Nous devrions tous y être gagnants.

    Bien sûr, il restera le contournement de Chartres…
    Mais est-ce que le circulaire actuel est aussi accidentogène que cela?
    Et ne peut-on pas aménager ce dernier à moindre frais aussi?

    Et quant au tronçon restant: circulaire / sud Bonville, puisqu’on est capable d’y implanter une autoroute et son emprise, ne peut-on pas y implanter une 2×2 voies?

    Je ne comprends toujours pas ce que peut amener aux parlementaires locaux une liaison autoroutière qui ne comporetera à l’évidence qu’un échangeur à Dreux, un à Chartres et un à Allaines!!!!!!
    En tout cas cela n’apporterait que des soucis aux habitants et voici encore un monsieur qui parle sans réfléchir aux conséquences pour les communications locales, le trafic local, la qualité de vie locale… Bref ses motivations sont ailleurs!

    Guy Plivard

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