RN 154 ET RN 12
CONCERTATION SUR LES HYPOTHESES DE TRACES DU PROJET D’AMENAGEMENT PAR MISE EN CONCESSION AUTROUTIERE
En préambule à ses remarques, EURE ET LOIR NATURE tient à rappeler sa position globale sur le projet, exprimée lors du débat public qui s’est tenu en 2009/2010 : l’association est favorable à des aménagements, à condition qu’ils ne génèrent pas du trafic supplémentaire, qu’ils soient économes de l’espace consommé, qu’ils aient le plus petit impact possible sur un milieu naturel déjà fortement artificialisé, qu’ils laissent ouverts la possibilité de réfléchir à une liaison ferroviaire, notamment pour le fret. Ces raisons ont conduit l’association à prendre position contre l’option d’une mise en concession autoroutière, outre le fait qu’une partie de l’axe ait déjà été financé sur fonds publics.
Le Gouvernement a décidé le 25 juin 2010 de recourir à la mise en concession autoroutière. EURE ET LOIR NATURE a pris acte de cette décision en la regrettant fortement : la décision prise n’a pas fait disparaitre les effets négatifs qui risquent d’en résulter.
La présente concertation porte sur les hypothèses de tracés, et les remarques qui suivent s’en tiennent uniquement à cet objet. Elles sont issues des analyses effectuées par l’association au regard de sa connaissance de l’espace naturel concerné, des données à sa disposition, et des politiques publiques favorables à l’environnement qu’elle soutient et accompagne dans le cadre de son action (directive cadre sur l’eau et SDAGE, Trame Verte et Bleue). Elle ne constitue donc pas une position sur le fond du projet, sur lequel EURE ET LOIR NATURE reste en désaccord, mais sur ses effets sur les milieux naturels et la biodiversité.
Dans tous les cas, ces effets seront fortement préjudiciables aux espaces naturels traversés, même si certaines variantes ou options peuvent être considérées comme un moindre mal. L’association est par ailleurs très sceptique sur la possibilité de mettre en Å“uvre des mesures adéquates pour réduire ou compenser ces impacts, notamment dans le cas de la rupture de corridors écologiques.
TRAVERSEE DE LA VALLEE DE L’AVRE
Les causes majeures de report pour l’Eure et l’Avre de l’atteinte du bon état au titre de la Directive-cadre sur l’eau (DCE) et du SDAGE Seine-Normandie résident dans les pollutions diffuses et les atteintes portées durant les décennies passées à la morphologie des cours d’eau et aux milieux humides qui leur sont associés. Le franchissement de l’Avre par un simple pont impacterait lourdement le lit majeur de la rivière. La cohérence avec les objectifs de la DCE et du SDAGE suppose la réalisation d’un ouvrage d’art enjambant la totalité du lit majeur de la rivière.
TRACE AU SUD DE LA POTERIE ( SAINT LUBIN DES JONCHERETS).
La Trame Verte et Bleue (TVB) est une politique nationale majeure en terme de reconquête de la biodiversité. Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique a identifié les éléments majeurs de la TVB sur une échelle au 1/100 000 qui se décline localement par les réservoirs de biodiversité et les connexions existantes entre eux. Or, l’infrastructure, si elle devait se réaliser, couperait plusieurs corridors écologiques au niveau du Bois du Gibet, de la vallée de Crampeau, du Bois de la Mare du Sud et du Bois Didot. Il s’agirait d’une rupture majeure dans le maillage des corridors écologiques existants sur ce territoire. D’éventuels aménagements tels que des passages pour la grande faune n’offriraient de solutions palliatives que de façon très marginale, et ne pourraient pas réduire le dommage causé par le passage de l’infrastructure sur cet espace.
RN 12 AU NORD DE DREUX
La transformation de la nationale en barreau autoroutier nécessiterait la création d’une voie de substitution dont on ne voit guère le passage possible entre un site NATURA 2000 et des zones urbanisées. La réalisation de cette portion d’autoroute apparait donc particulièrement inopportune. Des aménagements de l’actuelle RN 12 suffiraient à améliorer le trafic sur ce tronçon.
CHOIX DE LA VARIANTE POUR CONTOURNER L’AGGLOMERATION DE DREUX : EURE ET LOIR NATURE est très opposée au contournement Est de Dreux par la variante 6, pour les raisons suivantes :
- passage près d’une importante zone urbanisée, d’un collège, de groupes scolaires etc…
- pollution sonore et atmosphérique portée par les vents dominants d’ouest.
- la nappe de la craie alimente les puits de l’agglomération drouaise. Les eaux de ruissellement de l’autoroute, rejetées en vallée, provoqueraient des risques de pollution de la nappe.
- la coupure de corridors écologiques, notamment au niveau du Bois des Fayaux.
En cas de réalisation de l’infrastructure, la variante 4, bien que n’étant pas sans impact, devra être préférée :
- impacts sonores et atmosphériques sur une très faible population. Les mesures de réduction de ces impacts seront plus faciles et moins coûteuses à réaliser que dans le cas de la variante 6.
- le tracé, plus éloigné, diminuera ( mais ne supprimera pas) les risques de pollution des puits de captage.
- cette variante évitera de couper en deux un nouveau corridor écologique, le Bois des Fayaux.
TRAVERSEE DE LA VALLEE DE LA BLAISE
Comme pour la vallée de l’Avre, le corridor majeur de la vallée de la Blaise se trouverait lui aussi complètement coupé. Pour les mêmes raisons qu’exposées pour ce dernier, seul un viaduc enjambant la totalité du lit majeur permettrai de passer au dessus de la vallée en limitant les dommages au milieu naturel, sans préjuger bien entendu des effets négatifs sur le plan paysager.
Par ailleurs la Vallée Laurent et les boisements situés de part et d’autre de la vallée seront fractionnés, supprimant les connexions existantes entre GARNAY et TREON. Cependant, l’option Nord demeure la moins impactante puisqu’elle permet d’éviter un passage au niveau de la zone Natura 2000 « Pelouse de la côte blanche ».
De façon générale, EURE ET LOIR NATURE tient à insister sur le fait que plusieurs corridors écologiques majeurs (Bois du Gibet, vallée de Crampeau, Mare du Bois du Sud et du Bois Didot et enfin la vallée de la Blaise) seront coupés par le passage de l’infrastructure, ce qui aura nécessairement des conséquences négatives sur la biodiversité présente dans tout ce secteur, et cela sans que des mesures alternatives crédibles puissent être mises en Å“uvre pour compenser ces impacts.
SECTEUR CHAMBLEAN-MARVILLE MOUTIERS BRULE
Le secteur géographique MARVILLE MOUTIERS BRULE – LE BOULLAIE MIVOIE accueille de très importants effectifs de migrateurs et d’hivernants de vanneaux huppés et de pluviers dorés. A certaines périodes les chiffres peuvent être considérables (plus de 25000 vanneaux et pluviers dorés observés en janvier 2014. Certaines années l’Eure et Loir devient le premier département français pour les effectifs hivernaux de ces espèces dont le territoire sera impacté par le passage de l’infrastructure, sans qu’il existe nécessairement de solutions alternatives à proximité.
TRAVERSEE DE L’EURE
La variante passant par SAINT PREST EST serait moins impactante par rapport aux boisements. Pour les mêmes raisons qu’indiquées précédemment pour l’Avre et la Blaise, il sera impératif que l’infrastructure enjambe dans sa totalité le lit majeur de la rivière. A noter que le fond de vallée sera coupé au sud de la Forte Maison.
Par ailleurs, ce secteur constitue un important couloir pour la migration nuptiale des amphibiens, en fin d’hiver et début de printemps, comme l’ont montré les actions menées en 2014 par un collectif de bénévoles et l’association EURE ET LOIR NATURE. Le tracé de l’infrastructure passerait précisément par ce couloir de migration.
BRAS VERS RN 154 AU NIVEAU DES ZONES INDUSTRIELLES
Celui-ci, vers la zone industrielle de Gellainville, figure encore sur certains documents. Cette hypothèse ne se justifie en aucun cas.
LA MICHELLERIE
Le tracé doit absolument éviter et passer le plus loin possible du site de la Michellerie, géré par le Conservatoire des Espaces naturels de la région Centre.
Un important dortoir de Hiboux moyens-ducs existe à YMONVILLE. L’autoroute, avec la vitesse des voitures et des camions va aggraver l’importance de la mortalité routière des hiboux des marais du gros dortoir d’Ymonville.
De façon générale, le tracé autoroutier aura un effet très impactant sur les espèces d’oiseaux de la ZPS par mortalité due aux chocs avec des véhicules et par perte de territoires de reproduction.
CHOIX DU TRACE SUD
L’option au sud de FRESNAY L’EVEQUE, si elle était retenue, devrait s’écarter sensiblement des sites ZNIEFF du Bois de la Ville et du Bois de Limour. Ici comme sur tout le tracé de l’autoroute de petits bosquets seront supprimés, entrainant un appauvrissement sensible de la biodiversité des espaces agricoles .
TRAVERSEE DE LA ZPS BEAUCE ET VALLEE DE LA CONIE
L’ouvrage traversera dans tous les cas la Zone de Protection Spéciale NATURA 2000 Beauce et Vallée de la Conie et lui occasionnera donc un impact qui se cumulera avec de nombreux autres : présence de l’autoroute A10, du TGV, de lignes à Très Haute Tension, de nombreuses fermes éoliennes… En tout état de cause, une étude d’incidence poussée devra être menée, ainsi qu’une réflexion concertée avec les acteurs locaux pour envisager les moyens, s’ils existent, d’assurer le devenir de cette zone Natura 2000 d’intérêt majeur pour l’avifaune de plaine.
CONTOURNEMENT DE CHARTRES PAR L’OUEST
Un collectif associatif a récemment présenté une variante au tracés proposé, contournant Chartres par l’ouest en utilisant au maximum des ouvrages existants, notamment la rocade de Chartres. S’agissant des milieux naturels, cette option paraît de fait moins impactante que celle retenue pour le moment par l’est, le franchissement de l’Eure s’effectuant notamment sur un ouvrage existant. Cette proposition mériterait une étude approfondie.
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« CHOIX DE LA VARIANTE POUR CONTOURNER L’AGGLOMERATION DE DREUX : EURE ET LOIR NATURE est très opposée au contournement Est de Dreux par la variante 6 »: il s’agit je pense du contournement ouest de Dreux et de l’option « variante 6: Louvilliers Est » tel que exposé à la page 35 du dossier de concertation.
Cordialement
Nous n’avons fait que reprendre la contribution d’Eure-et-Loir Nature. Merci de prendre contact avec eux sur ce point. asso@eure-et-loir-nature.asso.fr
glané sur le net ce jour, ceci explique l’entêtement de l’état à nous construire une autoroute!
Autoroutes : François Hollande lâche le gouvernement
Le chef de l’État ne veut pas laisser le contentieux entre le gouvernement et les sociétés d’autoroute durer plus longtemps. Il a ainsi posé un ultimatum à Ségolène Royal, Emmanuel Macron et Manuel Valls.
La page de l’émission : RTL Week-end
Autoroutes : François Hollande prend le parti des sociétés et lâche le gouvernement
PAR MARTIAL YOU , LA RÉDACTION NUMÉRIQUE DE RTL PUBLIÉ LE 08/02/2015 À 11:28
François Hollande a inauguré un nouveau tronçon d’autoroute, en Corrèze et en a profité pour mettre les pieds dans le plat. Le chef de l’État exige, dans les prochains jours, un règlement global et définitif du contentieux entre l’État et les sociétés d’autoroute. Ce contentieux traîne depuis que le gouvernement a décidé de geler les tarifs de péage.
Des travaux de 3,2 milliards d’euros
Dans ce dossier, le président de la République a choisi son camp. François Hollande a clairement pris le parti des sociétés d’autoroute plutôt que celui de ses ministres. Il a demandé que l’on signe un contrat de confiance entre l’État et les sociétés autoroutières.
Il a donné quelques jours à Ségolène Royal, Emmanuel macron et Manuel Valls pour trouver une solution. C’est un ultimatum. François Hollande a besoin des concessionnaires pour soutenir sa politique économique. Les groupes sont prêts à financier un plan de travaux autoroutiers de 3,2 milliards d’euros dans les prochaines années. Cela pourrait créer 20.000 emplois.
Hausse des tarifs des autoroutes de 0,25%
Un tel programme d’investissement ne peut pas être stoppé pour cause de tensions entre certains membres de son gouvernement et les géants du BTP. François Hollande a déblayé et aplani le terrain hier. Fini l’idée de renationaliser les autoroutes. Il souhaite que l’on prenne en compte la rentabilité des sociétés concessionnaire et le pouvoir d’achat des automobilistes.
On pourrait donc voir réapparaître une petite augmentation de 0,25% des tarifs dans les prochaines semaines. À l’Élysée comme chez Vinci, on trouve que le dialogue est préférable au bras juridique à tel point que les sociétés d’autoroute souhaitent avoir une nouvelle réunion avec les ministres dès lundi.