L’avis de Jacky, Saint-Prestois…

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J’habite St-Prest.

Avec ma compagne, nous suivons depuis au moins deux ans les « débats » concernant le projet d’autoroute (et non d’aménagement de la N 154, alternative possible : les officiels essaient encore de faire croire qu’elle est encore à l’ordre du jour de leur agenda ) et j’en suis arrivé à la conviction que les arguments visant à mettre en évidence les intérêts locaux sont néfastes car il y a régulièrement conflit entre ceux développés par les résidents des rives OUEST et EST de l’agglomération chartraine.

En revanche, retenir les arguments valables à la fois pour les deux zones géographiques permet de se situer d’emblée sur le terrain de l’intérêt général sans mettre en opposition, et sur le devant de la scène, les points de vue locaux.

Et même si je pense personnellement que la seule solution raisonnable consiste à aménager efficacement la rocade ouest de Chartres, je constate qu’il est inutile de l’avancer, car cela renforce la sensibilité pro-autoroute des habitants de cette zone : ils sont persuadés que cet aménagement va augmenter les nuisances les concernant, alors qu’en fait le flux sera strictement le même qu’aujourd’hui sur la rocade existante, puisqu’elle absorbe d’ores et déjà tout le trafic nord/sud. Laissons faire les choix aux aménageurs en temps utile, et pour l’instant concentrons-nous exclusivement sur la contestation du projet autoroutier.

1/ Ne retenons que les arguments susceptibles de convenir à tout le monde en leur donnant une tonalité d’intérêt général :

  • Le cadeau financier dont bénéficiera le futur concessionnaire et le double vol manifeste des contribuables (travaux réalisés et payés pour le passé, péage à payer pour l’avenir ou bien « choix » ou obligation d’utiliser des voies secondaires incommodes et dangereuses…).
  • La desserte locale totalement pénalisée voire empêchée.
  • Le coût actuellement non intégré et les dangers recréés par les axes secondaires à construire parallèlement à l’autoroute en projet.
  • La sous-fréquentation de l’éventuelle autoroute par les professionnels de la route. Les entrepreneurs de transport en sont conscients et l’expriment dès aujourd’hui : le surcoût créé ne convient ni aux entreprises dans l’état actuel des choses, ni à leurs employés. L’indigence des dessertes ne pourra qu’encourager cette réticence.
  • Quelle que soit la zone retenue, création et multiplication-renforcement de nuisances diverses (santé des riverains, valeurs des biens, développement urbain…)
  • dans le cas du contournement Est, destruction majeure d’un site naturel à préserver.
  • L’argument officiel consistant à faire valoir les solutions d’intérêt général que seraient la durée des travaux (avec en filigrane l’argument sécuritaire avancé pour la bonne conscience et la bonté d’âme affichée de nos politiciens) et leur trop lourd financement par les budgets territoriaux relève d’un choix politique tendancieux qui privilégie la privatisation des domaines régaliens de l’Etat à l’engagement politique véritablement d’intérêt général pour le coup. Ou alors qu’on nous explique pourquoi d’autres choix ont été effectués, en d’autres lieux, en vertu d’une autre conception de l’intérêt général sans doute, pour les voies express bretonnes nord et sud, l’A 20 sur le tronçon Périgord-Quercy, l’A 75 pour le tronçon Clermont-Ferrand – Pezenas (plus de 400 km !) et j’en passe !. Et pourquoi la N 154 a été aménagée en 12 ans pour la traversée intégrale du département de l’Eure, reliant la banlieue rouennaise à presque Nonancourt dans la réalisation de qualité qu’on lui connaît, passant au large de toutes les agglomérations, et au bénéfice de tous les usagers qui l’empruntent gratuitement.

2/ L’idée d’un référendum que j’ai entendu suggérer à Oisème ne tient malheureusement pas. La solution légale consiste en une consultation organisée sous la houlette de chaque municipalité concernée par la demande citoyenne, l’administration centrale (préfecture) conservant la maîtrise totale de sa tenue, de son acceptation et de son refus. Trop lourd et trop hasardeux selon moi (Référence : site legifrance du gouvernement, code général des collectivités territoriales, consultation des électeurs : article LO6443-1)). On est loin du référendum d’initiative populaire intercommunal tel qu’on pourrait l’imaginer (et le souhaiter dans le cas présent).

3/ Que nous reste-t-il ?

  • Sans doute manifester sur le terrain (devant la préfecture, devant les mairies concernées, sur la 154 : barrages ?…etc, etc…).
  • Rencontrer encore et toujours la ministre ou ses représentants pour développer nos arguments et dénoncer les manipulations et coups de force des politiques et administrateurs locaux , voire les jeux d’influence que ce genre de dossier génère depuis toujours.

J’imagine que plein d’idées sont à exploiter, nous sommes tous des activistes en puissance. Ou nous pouvons le devenir !

Bien des éléments de réflexion seraient à développer et à confronter. J’en reste là pour ma part aujourd’hui.

La situation pour désespérée qu’elle soit n’en nécessite pas moins un engagement aussi déterminé que possible. Ce sont le nombre des manifestants, la notoriété des actions et de l’enjeu, l’alliance de toute la population des bassins chartrains et drouais qui peuvent peut-être nous sauver de cette néfaste perspective.

Encore une fois, rien que NON A AUTOROUTE et rien de plus. J’en suis.

Jacky Chassanne.

 

Vos avis et commentaires...

  1. EXCELLENT !!!! j’adhère et me sens aussi une activiste contre ce projet d’autoroute que je refuse dans son intégralité.
    L’idée du référendum par contre me paraissait une bonne idée que j’avais proposée en son temps par le biais du cahier d’acteur du Modem. je reste persuadée qu’une consultation de tous les Euréliens remettrait les pendules à l’heure quant au désirata de la population de notre région qui n’est pas du tout représentée par ses élus, malgré le rôle 1er de l’élu qui se veut « représenter le citoyen ».
    Merci de ce billet.

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