Vous avez la parole : l’avis de Marc…

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Bonjour,

Veuillez trouver ci-dessous copie de ma contribution à la concertation pour l’achèvement de l’aménagement des RN 154 et RN 12 ouverte par la DREAL / Centre.
Elle est très longue et vous n’êtes pas obligés de la publier, je ne m’en offusquerait pas (!) mais je tenais à vous tenir au courant de ma démarche et à vous transmettre mes arguments. Les solutions se substituant à une concession existent mais, nous en avons eu encore la preuve dernièrement, certainement pas la volonté de la classe politique de la région à qui incombe, malheureusement, d’orienter le gouvernement à prendre la décision finale.


Bonjour,

Lors de la réunion du 10/10/2012 à Chartres, bien qu’au deuxième rang et que j’ai été l’un des premiers à demander la parole, on ne m’a pas permis de le faire aussi, par messagerie, vais-je pouvoir m’exprimer plus longuement que je n’aurais pu le faire :

Tout d’abord, habitant de Gasville-Oisème je me suis insurgé auprès de Monsieur le Directeur de la DREAL de l’absence du nom de ma commune sur la carte précisant les diverses options du contournement de Chartres par la A154 ; il a eu l’aplomb de me répondre que c’était pour plus de lisibilité et que, de toute façon, je savais où était ma commune !

Désolé mais, par honnêteté, vous auriez dû au moins mettre, à sa place, un signe (alphabétique, numérique ou à l’aide d’un astérisque) avec un renvoi au bas de la carte.

Ceci dit, ma première réflexion est de savoir comment la Normandie a fait pour construire une 2 X 2 voies de 53 kilomètres dans des zones vallonnées (du Val de Reuil à Nonancourt) en 13 ans – entre1992 et 2005 – soit 4 kilomètres par an alors que la Région Centre aura mis vingt ans pour réaliser une opération similaire d’une quarantaine de kilomètres en plaine (Marville/Poisvilliers, Prunay le Gillon/Allonnes et la déviation d’Ymonville) soit deux kilomètres par an ; la première est (et restera à preuve du contraire) gratuite quant aux sections Euréliennes, à priori elles seront « offertes » à un concessionnaire et donc soumises à péage ; pourquoi cette différence de traitement ?

Pour étudier la fréquentation de la future autoroute, vous êtes vous rapprochés de vos collègues Normands pour connaître le taux de fréquentation de Val de Reuil-Evreux et d’Evreux-Nonancourt ?

A la page 15 du dossier de concertation il est précisé qu’au quotidien il y a 16.500 usagers entre Dreux et Chartres et 10.000 entre Chartres et Allaines, (combien empruntent ensuite le péage de l’A10 ? ce n’est pas mentionné) et 40 % d’entre eux font le trajet direct depuis Rouen.

C’est donc un maximum de 4.000 véhicules étrangers au département qui utiliseront la nouvelle autoroute (sans prendre en compte ceux qui s’en détourneront en raison du coût de son péage).

En ce qui concerne la région chartraine, si Monsieur Nicolas Forray a bien précisé qu’aucune option n’était privilégiée, il a aussi demandé aux riverains de celle « Ouest éloignée » d’attendre quelques jours avant de créer une association de défense contre ce projet ; c’est bien faire comprendre à tous qu’elle n’est là que pour se donner bonne conscience et qu’elle sera très rapidement abandonnée.

Ensuite il nous a clairement fait comprendre que l’option « Ouest rapprochée » était inconcevable car elle remplacerait la rocade et que celle « Est éloignée » était irréalisable en raison de l’allongement du parcours et donc d’un coût plus élevée ; en conclusion, et si j’ai bien compris, il ne reste plus en lice que celle « Est rapprochée », mais il s’est bien gardé d’avoir la franchise de nous le dire clairement.

Par contre pour les politiques présents (emmenés par Monsieur Gérard Cornu) les discutions sont clauses depuis des années puisque c’est le projet historique qui est décidé et qui doit se faire sans prendre en compte l’évolution de l’urbanisation, développée avec leur accord, depuis son élaboration.

Faut-il leur rappeler qu’à proximité de ce sillon ils ont construit un collège, encouragé un bon nombre d’entreprise à s’y implanter (création de la zone de Gelainville) et laissé s’y construire des habitations.

Pour eux le maître mot est « réduire les coûts et retour rapide sur investissements » faisant fi du cadre de vie des habitants.

Dans vos paramètres vous prétendez vous préoccuper de cet élément majeur sans nulle part l’évaluer ; avez-vous au moins dénombré, pour chaque option le nombre de personnes (habitants, en premier lieu, mais aussi scolaires, salariés, etc…) impactées à moins de 1.000 mètres de leur axe ?

Bien entendu chacun préfère voir cette voie nouvelle chez les autres, mais l’option « Est éloignée » touche moins de monde que celle « Est rapprochée » qui va devoir aussi s’insérer dans l’extension de Chartres (aérodrome, Chartres Expo, aire d’accueil des gens du voyage prévue entre la RD 32 et l’A11…) sans parler des passages de l’A11 en courbe avec une gare de péage, et de la RN 10 (ces points ne vous semblent pas poser de problème puisque vous ne les avez pas annotés d’étoile).

Par ailleurs Monsieur Cornu a mis en avant que l’autoroute sera un atout pour l’aménagement du territoire qu’elle traversera.

Il oublie tout simplement que la mise en concession de la RN 154 entre Dreux et Chartres va entrainer la suppression des bretelles d’accès existantes ce qui pénalisera les sociétés qui se sont implantées à leur proximité ainsi que  les populations alentours qui travaillent dans ces deux agglomérations : elles seront contraintes d’emprunter les itinéraires de substitution.

Il ne faut pas oublier les dangers courus par les habitants des villages traversés par ces derniers : un bon nombre d’automobilistes préfèrera les emprunter plutôt que de s’acquitter d’un péage.

Et en cas d’accident il est certain qu’il ne se privera pas de faire l’éloge de la sécurité des autoroutes par rapport au réseau secondaire, quel machiavélisme !

Au sujet des anciennes routes qui prendra à sa charge les coûts de leur consolidation et de leur entretien car il est certain que leur fréquentation va s’accroître (dans vos prévisions les avez-vous évalués et pris en compte ?) ainsi que les « 30 à 50 millions d’€ nécessaires pour la mise aux normes autoroutières de ce tronçon » (cf page 39 du dossier de concertation) ?

Un autre point que je voulais soulever était l’abandon rapide des « Baïonnettes » car pour se faire vous n’avez retenu que les inconvénients sans mentionner les avantages pour l’option « Est éloignée ».

En mars je vous les avais déjà présentés : possibilité pour les usagers de l’A154 d’utiliser l’aire de service de Gasville-Oisème (il n’y en a aucune de prévue entre Rouen et l’approche d’Orléans), une moindre emprise des terres agricoles, aucune gare de péage à créer (utilisation de celles existantes de Chartres-Est et de Thivars) ; accessoirement les usagers de la A11 pourraient emprunter la A154.

Prétexter que le tronc commun A11 / A154 risque d’induire en erreur les usagers c’est les prendre pour des demeurés car un tel aménagement existe déjà au Mans entre l’A11 (Paris-Nantes / Rennes) et l’A28 (Tours-Rouen) ce qui ne semble pas poser de problème majeur ; de toute façon il faudra bien construite un ouvrage pour que l’A154 coupe l’A11 avec gêne pour les usagers de cette dernière.

Mais il y a une solution que vous avez totalement occultée : si une société autoroutière trouve rentable la liaison Rouen – Orléans / sud de la France pourquoi ne la laissez-vous pas étudier, construire et gérer un parcours direct entre Nonancourt et l’A19 avec un échangeur au droit de l’A11 pour permettre aux Chartrains de l’emprunter via la barrière de péage de Thivars ?

Car, à mon avis, c’est une  aberration de céder à un concessionnaire un itinéraire largement payé par les contribuables qui, en général, ne pourront plus utiliser ces investissements en raison, notamment, de la suppression des nombreuses bretelles d’accès remplacés par quelques gares de péage.

Pourquoi ne pas présenter au ministère en parallèle des solutions alternatives à celle de la concession objectivement et en précisant les efforts financiers effectués par les Euréliens depuis une vingtaine d’années et qui seraient réduits à néant par la privatisation des routes existantes ?

Outre le secteur Nonancourt / Dreux (déjà partiellement à 2 X 2 voies) il reste donc le contournement de Dreux et de Chartres ainsi qu’une vingtaine de kilomètres au sud.

Pour le premier il s’agit de la RN 12 (nom officiel de ce tronçon) et les deux suivants intéressent en premier lieu les habitants de chacune de ces deux villes et leurs alentours (donc principalement un trafic local).

Dans cette hypothèse, en ce qui concerne le secteur de Chartres, l’option « Ouest rapprochée » serait la meilleure des solutions et la moins coûteuse car il n’y aurait que très peu de voies nouvelles à créer (évitement de Mainvilliers et nouvelle liaison entre la rocade et Prunay le gillon) mais surtout elle apporterait une amélioration notable aux usagers de la dite rocade.

Ne mettez pas en exergue que cela surchargerait cet axe car les véhicules en provenance de Rouen l’utilisent déjà pour se rendre à Orléans et il faudra bien un jour supprimer les ronds points du Mans, d’Illiers-Combray et de Tours par la création de passages supérieurs pour fluidifier la circulation.

Pour mémoire, je vous rappelle ci-dessous ma proposition détaillée du 15 mars 2012 concernant l’aménagement de la RN 154 de Poisvilliers à Prunay le Gillon par l’ouest et le sud de Chartres :

« – Utiliser la plateforme de Lèves déjà prévue en 2 X 2 voies (avec la réalisation d’un échangeur au niveau de la jardinerie « Baobab »).

  • – Réaliser un tronçon de 2 X 2 voies de Séréville à la ligne SNCF Paris / Le Mans en s’éloignant de Mainvilliers (en empiétant sur une superficie agricole donc non encore urbanisée).
  • – Construire un second le pont parallèle à celui existant sur la ligne de chemin de fer et prolonger les deux ouvrages pour passer au-dessus du rond point de la sortie de Chartres.
  • – Réaliser un passage supérieur au dessus du rond point de la route d’Illiers-Combray et de celui de la route de Tours.

Objectivement ces trois derniers ouvrages d’évitement sont nécessaires pour désengorger cette voie.

  • – Réaliser une liaison (dont l’origine serait positionnée entre la route de Morancez et celle de Voves – en zone agricole sans contrainte majeure pour le passage de l’A11 et de la ligne SNCF Chartres-Orléans -) pour rejoindre la section en construction de Prunay le Gillon à Allonnes.
  • – Réaliser en 2 X 2 voies les liaisons Allonnes / Ymonville et Ymonville / Allaines.

La vitesse de camion  12 tonnes est de 90 K/H sur autoroute et de 80 K/H sur 2 X 2 voies.

Ma proposition n’allongerait donc pas trop le temps de trajet des poids lourds entre Nonancourt et Allaines et les usagers préfèrent perdre un petit quart d’heure pour emprunter une route sans péage.

Ce projet réduirait à minima les emprises agricoles, éviterait la construction du viaduc de St Prest / Le Gorget et surtout ne longerait pas son collège tout en améliorant la fluidité de la rocade sud de Chartres (par la construction de passage supérieurs remplaçant les ronds-points engorgés à longueur de journée – et non seulement aux heures de pointe du matin et du soir -). »